Ce soir je viens te voir Madame,
Juste pour soulager mon âme.
Malgré ta jupe à raz le minou,
Je ne viens pas tirer mon coup
Et bien que j'aime ta p'tite bouille,
Je ne viens pas vider mes couilles.
Oh je sais, ce ne sera pas gratuit,
Mais j'espère que tu me feras un bon prix.
Je viens ce soir te parler de ma femme,
Je ne suis pas le seul, je suppose, pour ça, Madame,
Mais tu vois j'en ai tellement marre,
Qu'il y ait entre nous cette espèce de barre
Qui fait qu'on ne se parle plus,
Qu'on ne se touche, et qu'on n'échange plus.
Elle ne me voit plus que comme un étranger,
une chose bizarre, tout juste un objet.
Pourtant un homme, c'est pas un extra-terrestre,
C'est pas une race à part, faut pas le laisser en reste!
C'est bien un homo sapiens sapiens
J'ai bien le droit de vivre, mince !
A ses yeux, je ne suis plus qu'un canari,
Un chien, un chat, un animal de compagnie.
Pourtant j'éprouve, je ressens, je pense,
Je peux t'assurer que j'ai encore tous mes sens !
Et en cette ère d'égalité des sexes,
Homme-femme, même affaire, pas de complexe!
Comme elle, je dois faire mon chemin
Et si mon destin est différent du sien,
Il est tout autant respectable.
Pourquoi alors me mépriser que diable !
Tu vois, Madame, je suis fatigué
Tous les jours contre elle de lutter
Pour avoir ma place dans sa vie,
Dans ses yeux, ses pensées et aussi dans son lit.
Voilà c'est dit. Me voilà soulagé.
Mais avant de partir, encore j'aimerais
Poser ma tête contre tes seins,
Fermer les yeux, oublier, être bien,
Et comme il y a longtemps quand j'étais enfant,
Poser ma main dessus, les embrasser et t'appeler Maman.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Libre expression