dimanche 14 décembre 2008

Atelier d'écriture du Bois de Jade

Pourquoi animer un atelier d'écriture ?

Le plaisir des mots et du partage, un peu de curiosité de l'autre et....

On passe et l’on repasse sans cesse devant en salivant,
Chaque fois la main se ballade sur le col, caresse l’étiquette.
On guette son évolution vers une maturité satisfaisante,
Puis un jour, l’envie est trop forte, on débouche l’idée !

Une fois ouverte au grand jour, il ne faut rien hâter,
Sous peine de gâcher le plaisir et d’en atrophier la pleine saveur.
Quelle torture que d’attendre qu’elle soit décantée, reposée
Mais, c’est pourtant à ce moment crucial que la magie opère.

De cette attente frustrante pour l’écrivain naît la robe,
La texture se met en place, l’équilibre des couleurs s’harmonise.
Tel un peintre se concentrant sur sa palette, l’idée mûrit, se pare.
L’exhalation du bouquet guide les mots, ordonne les pensées.

Il est enfin venu le moment exquis de la première dégustation,
Une fois encore, pour être subjugué, le geste est patient,
Presque endurant, un petit geste du stylo, pour prolonger l’attente,
Cette pause presque jouissive que l’on savoure en attendant l’émotion.

La pointe du stylo rentre enfin en contact avec la feuille,
Les saveurs, les odeurs et les arômes se mêlent et explosent
Le flot maintenant débridé prend des parfums libres et sauvages
Les champignons du passé ressurgissent et se lient au sucré
Printemps, été et automne ne font plus qu’un et multitude.

Elle vient de prendre vie, son cœur vibre, son auteur n’est plus aux rennes
L’idée est lâchée et s’échappe, vagabonde, en flots désordonnés
Indomptée et farouche, elle emprunte tous les chemins qu’elle rencontre
Ni la mort, ni la peur, rien ne saurait plus la retenir.

Fragile mais immortelle, elle continue son voyage fièrement,
Sans langue ni ethnie, elle ne connaît ni visa ni frontières.
Si vous la sentez passer près de vous n’hésitez pas à l’accompagner,
La critiquer, la caresser, la rompre, la développer ou l’estropier.

Armez vos bras de stylos, plumes souris et claviers, écrivez.
Car une seule chose peut réellement tuer la pensée,
Rester solitaire, incontournable, canonisée et unique.
Remplissons jusqu’au toit les musées de leurs armes caduques,
Mais n’arrêtez jamais, s’il vous plaît, de vous exprimer.


Samir alias Bois de Jade

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