vendredi 17 avril 2009

Mon ventre gargouillait...

Mon ventre gargouilla encore une fois.
Je sentis des yeux se poser sur moi. Gênée, je rougis sans oser lever la tête.
Autour de moi, le silence total. Normal, impossible de rater l'affiche jaune fluo agressif à l'entrée, demandant le silence absolu. Je continuai à sentir des yeux sur moi, mais je gardais les miens obstinément baissés.
Essayant de contenir mon embarras et de camoufler mon trouble, je pris au hasard un des magasines posés sur la table et l’ouvrit machinalement. Mon esprit refusa de se fixer sur les articles écrits. Les lettres dansèrent sous mes yeux et se firent de plus en plus flous. Et puis zut ! Je n’arrive pas à faire semblant. Je décidai alors de m’occuper autrement et remis le magasin à sa place.
Nerveusement, j’ouvris mon sac pour prendre la lime nichée dans une des poches et de refaire une beauté à mes ongles. En sortant la lime, celle-ci se prit dans le trousseau de clé, qui tomba au sol avec fracas.
Prise de panique, je me précipitai au sol afin de récupérer les clés, et mon sac ouvert tomba. Tout s’étala par terre ! Miroir, rouge à lèvre, stylo, boite de pastilles, portefeuille et porte-monnaie. Ce dernier sous le choc s’ouvrit, laissant tomber des pièces dans un vacarme monstrueux.
La honte m’envahit, des micros gouttes de sueur commencèrent à perler sur mon front. Des pièces se mirent à rouler dans toutes les directions. Je ne savais plus par où commencer. Les regards de plus en plus furieux dirigés vers moi me picotèrent la nuque et me firent trembler. Mon souffle me manqua. A ce moment précis, je n’eus qu’une envie : me mettre sous terre à tout jamais, sûre que les gens peuvent sentir mes palpitations et entendre mon cœur cogner contre ma poitrine comme un Daiko japonnais.
Ma panique m’empêchant de réfléchir, je me mis à quatre pattes et commençai à ramasser mes pièces quand je le vis accroupi devant moi. Ses yeux d’un vert inhabituel, son visage angélique, son sourire encourageant, me figèrent sur place. Voyant mon manque de réaction, il posa sa main sur la mienne et fit une légère pression. Une décharge me passa dans la main. Dieu est arrivé sur terre !

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