samedi 14 août 2010

Trois en un par Vivi

« Donne…réflexion…faire ( fer)…palmier »

1 adjectif en « P », 2 verbes en « T », 3 noms en « S », 4 verbes en « G »

« La visite dura vingt minutes…à l’intérieur d’un couloir sombre. »



La visite dura vingt minutes, le temps nécessaire à la sage femme de garde de faire le point avec l’obstétricien sur la situation des accouchées du jour mais surtout celle de la jeune parturiente de la salle 1.

Cette dernière avait été hospitalisée tôt le matin pour accoucher post-terme de son premier enfant et 14H de travail engagé après, la situation en était au statu-quo !

Pourtant, dès le premier examen, la poche des eaux avait été percée et le Synthocinon branché pour gagner du temps sur l’apparition des contractions : un petit coup de pouce, le terme étant dépassé.

Tout se présentait bien. La patiente en était vraiment une : elle n’avait même pas gémit à son « water pocket piercing » et aux assauts du produit ! Elle s’en étonna d’ailleurs auprès de la future maman qui lui assura, se tordant de douleurs lors d’une attaque, que si elle avait su, elle se serait permise !

Les contractions faisaient leur effet et il était tems de la diriger vers la salle d’accouchement et de les aider, elle et son gros bidon, à grimper sur la fameuse table de la délivrance.

Une première péridurale (la gourmande en eût deux !) apporta une petite accalmie pendant le travail qui stagna très vite à quelques cm d’ouverture du col… et pour le reste de la journée !

Elle en avait vu des femmes accoucher et celle là ne la lui ferait pas, à quelques heures de partir en congés, de se faire bronzer sur les plages d’Agadir et de farnienter sous ses palmiers !

L’après-midi fût pire que le défilé du 14 Juillet : une vraie infanterie de nourrissons ! Normal pour un lendemain de pleine lune ! La prochaine fois, elle organiserait un peu mieux son départ en vacances !

De temps en temps, elle passait la tête derrière la porte de la salle1 pour jauger l’état de la jeune femme qui se lamentait un peu d’entendre toutes ses consœurs être délivrées avec une surprenante rapidité tandis qu’elle faisait le planton ! Encore une qui croyait qu’on accouchait comme une lettre à la poste ou comme dans les livres et qui demandait si c’était normal d’avoir mal sous péridurale !

Ce à quoi elle répondit, avec l’aplomb de ses années d’expérience et un peu excédée : « Mais ma petite Dame, l’anesthésie ne garantit rien ! Faut souffrir pour accoucher ! ». Fallait bien se tenir dans sa maternité…

Tout de même, la jeune femme, plutôt robuste, donnant à voir des signes de faiblesse justifiés en début de soirée et craignant pour la vie de son bébé, réclama enfin toute l’attention qui pouvait lui être due en pareille circonstance…

A la réflexion, elle fût femme sage car déjà un brancard l’emmenait d’urgence vers le bloc opératoire avec seul souvenir des bruits de portes et des secousses d’ascenseurs à l’intérieur d’un couloir sombre.

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