lundi 22 novembre 2010

Addictions cacaotiques by Vivi

Les contraintes :
Deux thèmes :« Blanc » « la Magie de Noël »

Quatre mots : « Certain…tableau…vertu…affiche »
Deux mots extraordinaires :« Alacrité » « Acervule »

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Certaine, j’étais enfin certaine, après une longue maturation, de ma décision d’arrêter, entre autres, la consommation de cet élixir de vie depuis des années.

Là, maintenant, à cet instant précis, il me fallait faire tablette rase de mes pensées nostalgiques et pulsions addictives sur la marchandise pour entrer en résistance. Dur ! Dur !

Déjà, toute mon enfance avait été outrageusement fidèle à la Blanche.

Ce fût longtemps ma préférée, non seulement par goût mais aussi parce que garante de la pérennisation d’aventures hallucinantes et héroïniques d’enfants amis de dauphins sous les cocotiers, auxquels la dite tablette donnait le pouvoir extraordinaire de renvoyer les rayons du soleil dans les yeux des ennemis de la Galaktie ! Ouah ! La vache, c’était de la bonne qui faisait planer!

Une fois, à La Planette- ma maison-un oncle, chauffeur- livreur, en avait même fourni une cargaison en l’absence de mes parents pour la naissance de l’extra-frèrestre de la famille. Les quatre aînés, nous avons fêté dignement l’évènement en cachette et en abusant de quelques deux cent plaques compressées de 100g en quelques jours ; ce qui se termina en overdose collective !

Le reste de la marchandise fût mis à l’abri par notre mère de retour de la maternité et la cervule du placard verrouillée. Nous devions nous contenter alors de rares barrettes, « snif !», d’un produit plus ordinaire, voire camelote qui terminait fondue au centre de nos brioches! Pauvres de nos estomacs !

Un jour, Marie-Jeanne, ma marraine ramena discrètement un coffret souvenir de spécialités suisses. Ma mère avait cru bien le protéger de nos ardeurs et dépendances mais, sans s’être dit l’heure, ni le mot entre les trois aînés, nous traficotions, curieusement sans jamais nous croiser. Nous nous risquions à soustraire de minuscules plaques Mike à pas de loup pour ne pas faire craquer le parquet de l’étage, tout en prenant soin de replacer consciencieusement leurs enveloppes aluminium vides dans leurs étuis restés bombés ; ce à chaque ligne et jusqu’à la dernière.

La découverte de la supercherie devant des invités laissa ma mère confuse et incapable de nous « attripper » ! En effet, jusqu’à ce jour aucune dénonciation dans la fratrie n’est à déplorer, mon père ayant bénéficié de forts soupçons du fait de son penchant notoire pour sa consommation et du fait que l’album se trouvait manifestement dans sa chambre ! Parfait alibi : nous étions des craks aidés par la genèse !

Pour tenter de faire oublier cet épisode helvète, nous suivîmes ensuite une petite cure de désintox avec l’aide d’une poudre blanche concentrée ,plus épaisse que nos parents nous Nestlaient à portée soit en conserve, en tube ou berlingot, capable de nous apporter un minimum d’énergie et de soutient dans nos efforts au quotidien.

Puis dans ma jeunesse, je me suis accoutumée à une autre préparation, parfois molle ou dure, ou coupée avec des noisettes, du riz, de la coco ou pouvant être consommée pure. La palme suprême revient à la majestueuse piémontaise Nue : tella meilleure à lécher à la cuillère et même au doigt !

Poulain d’or restant invariablement la deuxième nous stimula tout de même mon frère aîné et moi, dans un trot de compétitions. Lui s’appliquait à coller des petits coupons bleus sur des planches spécifiques en quantité suffisante afin de recevoir discrètement de petites mallettes en paquets poste dont il amphé tamine de ne jamais vouloir partager. Moi, je speedais dès le matin pour écrire de belles lignes sur mon Nezquick préféré.

Devenue adulte, j’augmentais mon champ d’évasion avec de la Brune : les goûts et les couleurs changent, le portefeuille aussi ! J’aimais bien me faire des shoots très régulièrement à fortes doses et fortes concentrations, de 55, 75 et même 99% à la recherche d’une à la crité inoubliable. Plus il y avait d’acides, plus les effets en étaient percutants. Je pouvais la trouver très pure, même bio et participer ainsi au commerce équitable !

Mais équitables n’étaient pas toujours ses effets sur ma silhouette, renforçant certaines zones plus sensibles que d’autres à sa consommation. C’est pourquoi, je venais de dresser un tableau récapitulatif de ses avantages et inconvénients pour me persuader de l’inévitable éviction de la pâte de cacao et de sucre afin qu’elle ne produise plus de gras sur moi et que je puisse enfin afficher un ventre plat, promesse d’une ligne !

Quasiment (mot dans lequel figure « presque » et « ment ») prête à me sacrifier sur l’autel de la raison, je ne pouvais tout de même pas renier de but en blanc les vertus essentielles du fruit de mon addiction : anti cholestérol, anti stress et du reste aphrodisiaque, bien en phase avec la réalité de mon âge actuel !

Remède et non plus aliment : voilà qui était bien apaisant et redevenait stimulant et puis le Chocolat au moins ça ne déçoit jamais !

Aussi, en dépit des décisions avancées, je m’octroyais, sans aucune culpabilité, une dernière prolongation pour les fêtes de fin d’année, période de trêve et parfois de neige : c’est ça aussi la magie de Noël …et selon la formule consacrée, remettais mes bonnes résolutions au prochain 2 Janvier !



Comme pour Tôntine Monique, de vous avoir raconté tout ça m’a donné soif :

« SVP, resterait-t-il un peu de Blanc ? »

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